Ce qui n’est pour l’instant qu’un projet local soulève d’ors et déjà de très vives contestations de la part d’un bon nombre d’Isérois, ce qui a justifié la création d’une association de lutte contre ce projet depuis l’été 2010 : PCSCP (Pour les Chambaran Sans Center Parc).
Cette organisation, actuellement forte de plus de 500 membres adhérents, a déposé tous les recours nécessaires en justice contre le PLU, le permis de construire et l’autorisation de défrichement.
PCSCP sait que son combat sera long et difficile, mais la pugnacité dont elle fait preuve depuis le début de la lutte a d’ors et déjà séduit un grand nombre d’autres associations dans l’Isère. Ces associations ont rejoint PCSCP et la soutiennent sans mesure, car elles ont compris aussi que ce projet présente de nombreux aspects négatifs destructeurs de l’environnement.
Quelle est la situation sur ce sujet, quelles sont les prises de positions des uns et des autres, quels sont les rapports de forces qui s’affrontent ?
d‘un côté les concepteurs de ce projet et des élus locaux qui ne voient dans ce dernier que la création d’emploi et des retombées économiques pour une région à vocation agricole, qualifiée de défavorisée.
Au nom du «  sacro saint emploi  », ils mettent donc en avant, tel un étendard, ce projet qu’ils qualifient comme étant d’intérêt général, selon un point de vue qui leur est tout à fait personnel et contestable. Cet argument leur sert de «  pied de biche  » pour gommer toutes les irrégularités, contournements et dérogations aux lois qu’ils auront à obtenir pour faire aboutir le projet.
de l’autre côté, des personnes responsables vis-à -vis de l’environnement et qui ont la conscience de ne pas laisser faire n’importe quoi et à n’importe quel prix par une minorité d’élus locaux, avec comme offrande en sacrifice une nature vierge que les lois tentent de protéger. Ces dernières ont été édictées il n’y a pas très longtemps, car presque tout le monde a compris que l’environnement est devenu trop fragile, suite aux nombreuses agressions qu’il a subies par le passé.
Le projet Center Parc étant de surcroit prévu dans une zone humide protégée, il suffit de rappeler simplement la première phrase de L’article L 211-1-1 du code de l’environnement, créé par la loi n°2005-157 du 23 février 2005 et qui est la suivante :
«  La préservation et la gestion durable des zones humides définies à l’article L. 211-1 sont d’intérêt général.  »
Cette affirmation, validée par une loi, est claire, nette, précise. Elle n’a donc même pas à être prouvée. Cette loi a été édictée à l’échelon national.
Le combat mené par PCSCP et l’ensemble des associations qui l’ont rejointe pour la protection de la zone humide des Chambaran est doublement justifié :
tout d’abord par son effet destructeur direct d’une zone humide importante ou serait implanté le Center Parc
ensuite, par le non sens des mesures compensatoires qui sont proposées par Pierre et Vacances. Elles ne sont pas conformes à l’esprit de la loi, car cette dernière précise, via les règles du SDAGE, que les mesures compensatoires doivent être réalisées sur les bassins versants et non dans d’autres départements.
«  Quel niais qui aurait une blessure à l’un de ses bras irait appliquer des pansements à son voisin ou à son chien pour se soigner ?  »
Dans la réalité des faits, Pierre et Vacances s’apprête donc tout simplement à détruire une zone humide dont les conséquences se feront aussi sentir sur les bassins versants, sans compensation de réparation pour la zone concernée, ce qui est totalement contraire à l’esprit de la loi mentionnée précédemment.
Pour conclure :Quel intérêt général doit-on privilégier ?
Celui défini par une loi au nom de l’ensemble d’une nation ?
ou
celui défini par aucune loi et seulement une minorité locale ?
Henry GIROUD
Trésorier adjoint