Le projet d’un complexe aquatique à Roybon fait l’objet d’une contestation vive de la part de plusieurs associations de défense de la biodiversité.
Le groupe Pierre & Vacances Center Parcs envisage d’implanter sur la commune de Roybon en Isère un complexe aquatique qui fait l’objet d’une contestation vive de la part de plusieurs associations de défense de la biodiversité et de collectifs de citoyens. Cette opposition au projet a d’ailleurs été confortée par un avis défavorable unanime des trois commissaires enquêteurs publics missionnés par le tribunal administratif.
Après la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, lors d’une manifestation sur le site du barrage de Sivens dans le Tarn, nous sommes très attristés de voir que la défense de la biodiversité puisse avoir une fin aussi dramatique. Aujourd’hui, nous faisons un parallèle très clair entre les origines de la mise en place du projet de barrage à Sivens et ce qu’il se passe actuellement dans la forêt des Chambaran sur la commune de Roybon.
Comme à Sivens, le projet de Center Parcs va détruire plusieurs hectares de forêt et de zones humides qui alimentent la nappe phréatique nécessaire à l’accès à l’eau de centaines de milliers de citoyens drômois et isérois.
Comme à Sivens, le projet de Center Parcs est très largement subventionné par les pouvoirs publics, sans réflexion sur un autre modèle d’utilisation de cet argent public plus respectueux de l’environnement.
Comme à Sivens, le projet Center Parcs risque de mettre en péril une faune et une flore qu’il est nécessaire de protéger. En dépit des conclusions des enquêteurs qui mettent en exergue diverses irrégularités au regard de la loi sur l’eau de 2006, les arrêtés préfectoraux ont été adoptés par le préfet de l’Isère, avec la pleine approbation de l’ancien président du conseil général de l’Isère, actuel secrétaire d’Etat, André Vallini.
Aujourd’hui, avec de telles décisions prises à la hâte et faisant fi de l’avis d’une large partie de la société civile qui s’est exprimée lors de l’enquête publique, l’Etat prend le risque de créer une situation conflictuelle en de nombreux points similaire à celle de Sivens.
Nous redoutons cela, et dans le cadre du respect de notre environnement et de l’expression démocratique des citoyens riverains, nous demandons l’arrêt immédiat du projet de Center Parcs dans la forêt des Chambaran en Isère.
Michèle RIVASI Eurodéputée, Patrick ROYANNEZ Vice président du Conseil général de la Drôme en charge de l’environnement et Olivier BERTRAND Conseiller général de l’Isère