Pierre & Vacances Center Parcs envisage d’agrandir le Center Parcs des Bois Francs en Normandie ...
Le groupe EELV a déposé une contribution à la consultation organisée dans le cadre ce projet d’extension :
Contribution à la concertation préalable du projet de régénération et d’évolution du domaine Center Parcs des Bois Francs
Quel que soit le lieu, le principe des Center Parcs est toujours le meÌ‚me : l’entreprise Pierre & Vacances choisit une zone rurale pour y construire un centre de vacances pouvant accueillir quelques milliers de personnes avec cottages individuels et bulles aquatiques chauffeÌ es aÌ€ 29°C.
Le modeÌ€le même de ce type de projets imposeÌ s sur nos territoires nous interroge sur la coheÌ rence entre les politiques publiques et la reÌ ponse aux deÌ fis climatique et social auxquels nous devons faire face de manieÌ€re urgente.
A l’heure ouÌ€ la lutte contre le deÌ reÌ€glement climatique est une prioriteÌ , que penser des « bulles tropicales  » chauffeÌ es aÌ€ 29°C toute l’anneÌ e ?
Un Center Parcs est un gros eÌ metteur de gaz aÌ€ effet de serre : aÌ€ combien de milliers de tonnes eÌ quivalent CO2 évaluez-vous le bilan carbone du projet, en englobant la construction, la consommation d’eÌ nergie lors de l’exploitation, les deÌ placements des clients ?
A l’heure ouÌ€ la crise de l’emploi attend une reÌ ponse durable, que penser de la politique de Pierre & Vacances qui multiplie les CDD, les temps partiels subis et les emplois preÌ caires ? Pierre & Vacances est une entreprise qui perd de l’argent (45,9 M€ net en 2018), maintenue sous perfusion d’argent public, avec en outre le financement des voiries et les alleÌ gements fiscaux.
Le seul beÌ neÌ ficiaire de cette opeÌ ration s’aveÌ€re eÌ‚tre… Pierre & Vacances. Contrairement aÌ€ ce que disent ceux qui soutiennent le projet, l’entreprise n’apportera pas de prospeÌ riteÌ eÌ conomique sur le territoire : au meÌ pris de l’environnement et en concurrence directe avec l’activiteÌ locale existante, elle se contente d’engranger des financements publics pour reÌ aliser des plus-values sur la vente des cottages.
Alors que le choÌ‚mage et la preÌ cariteÌ continuent d’eÌ‚tre une source de miseÌ€re sociale grandissante dans notre pays, deÌ€s 2013, une eÌ tude du Crired, confirmeÌ e depuis par l’Ademe, deÌ montrait que la mise en Å“uvre d’un sceÌ nario volontariste de transition eÌ nergeÌ tique pourrait creÌ er jusqu’aÌ€ 240.000 emplois eÌ quivalent temps-plein en 2020 et 630.000 en 2030.
La preÌ servation de la nature et le deÌ veloppement de l’eÌ conomie ne sont donc pas antinomiques.
RemeÌ dier aÌ€ ce grand malentendu est indispensable et serait source de reÌ conciliation locale. Nous sommes convaincus que notre avenir eÌ conomique passe par la prise en compte des enjeux climatiques et environnementaux : reÌ novation thermique et recherche d’eÌ conomies d’eÌ nergie, deÌ veloppement des eÌ nergies renouvelables, deÌ veloppement des reÌ seaux de transports en commun, relocalisation de l’eÌ conomie, deÌ veloppement de l’agriculture paysanne, eÌ conomie circulaire et reÌ duction des deÌ chets sont autant de secteurs d’activiteÌ qui peuvent s’aveÌ rer de formidables opportuniteÌ s eÌ conomiques tout en eÌ tant utiles aÌ€ la satisfaction des besoins humains.
Pour ce qui est de la conception de la nature, sortons de la vision d’une nature artificiellement recréée. La forêt et les espaces naturels rendent des services climatiques, comme puits de carbone. Ils abritent une biodiversité ordinaire qui se développe en écosystèmes, loin d’une mise sous cloche artificielle. Dans les aménagements le principe « éviter-réduire-compenser  » doit primer, la préservation de la biodiversité doit être une ligne directrice que nous nous efforçons de suivre. Le cas échéant il faut instaurer une restitution de la biodiversité avec l’obligation de créer autant de végétalisation que l’on en bouscule. Enfin, la nature a aussi des fonctions récréatives, source de santé et de bien-être.
Nous prônons le développement de loisirs de plein air naturels et libres, par la randonnée pédestre, le cyclo-tourisme, les sports d’eau. L’Eure est un département au riche potentiel vert et bleu, un poumon aux portes des grandes métropoles parisienne et normandes : n’en faisons pas un espace artificiel de plus voué à un tourisme de masse standardisé.