La frustration grandissante des travailleurs
Devant l’entrée de Center Parcs, les grévistes ont fait état de leur quotidien pas toujours rose, au pays des vacances réussies.
« On est des esclaves, souffle une manifestante. On travaille trois week-ends par mois et on n’a aucune reconnaissance.  »
L’exemple des charrettes de ménage trop lourdes a été avancé : par moments 80 kg à pousser dans les côtes du parc, par tous les temps. « Quand il neige, on ne peut plus avancer ! Et les clients nous klaxonnent parce qu’on ne va pas assez vite !  »
Autre problème dénoncé par les femmes de ménage, « On commence à la piscine à 5 h jusqu’à 9 h 30. De 10 h à 15 h, on est dans les cottages. Certains sont propres, d’autres très sales. Les temps qui nous sont donnés pour nettoyer les chalets sont trop courts. Pour que les clients aient leur logement à 15 h, nous sommes obligées, la plupart du temps, de ne pas prendre notre pause de 12 h à 12 h 30.  »
Les salaires au ras des pâquerettes, et quasi identiques en passant aux échelons hiérarchiques supplémentaires, étaient aussi pointés du doigt. « Je touche 270 € par mois pour deux jours de travail par semaine, témoigne un agent technique de nettoyage. Si on rajoute la mutuelle “obligatoire†de 30 €, il ne reste plus grand-chose à la fin du mois.  »
« On nous demande d’être polyvalents en assurant différents postes, explique une salariée. Mais on veut le salaire qui va avec notre investissement.  »
Une succession de contraintes qui ajoutent au reste, et qui conduisent à une ambiance pesante dans les rangs des salariés sur le long terme. Ce qui a justifié, d’après les responsables syndicaux, le débrayage d’hier.
Source :
Républicain Lorrain du 15/11/2011