Ce vendredi 21 mars 2014, ce sont autour de 250 personnes avec banderoles et panneaux dénonciateurs qui se rendues devant le Conseil Général de l’Isère pour protester contre le projet de Center Parcs de Roybon, et en demander l’annulation !
- Au coeur de la manifestation
Dès le matin des tracts, annonçant la manifestation et décrivant les aberrations de ce projet, étaient distribués au personnel et aux élus se rendant au Conseil Général, aux passants et de nombreux autres ont été déposés sur les pare-brises des voitures stationnées autour.
A partir de 15 heures, les opposants ont commencer à se rassembler et entonner des chansons mettant en dérision Mr Vallini, Monsieur Barbier et le préfet de Région, prêt à tout pour forcer le dossier Loi sur l’eau.
Plusieurs personnes se sont exprimées dans le porte voix, utilisé pour la circonstance :
Michelle PISTONE, membre du CA de PCSCP
Stéphane PERON, président de l’association PCSCP : un discours solennel à l’adresse de Monsieur VALLINI a été prononcé ( l’intégralité du discours est consultable ici )
Michèle BONNETON, député de la 9ième circonscription de l’Isère ( EELV )
Claude COMET, conseillère régionale déléguée au tourisme et à la montagne
L’ambiance bon-enfant, n’enlevait rien à l’agacement palpable des participants à l’idée de ce projet destructeur de nature et gâchis d’argent public.
Vers 16h00, la manifestation a pris un tournant décisif quand une centaine de manifestants est entrée dans le Conseil Général de l’Isère en demandant haut et fort l’annulation du Center Parcs.
Cette intervention pour le moins bruyante qui a duré presque une demi heure, a fait la place à une demande officielle de rencontrer un élu du Conseil Général.
Vers 17h00, Monsieur Christian PICHOUD ( vice-président du Conseil Général de l’Isère en charge de l’économie touristique et de la montagne) a accepté de rencontrer une délégation composée de 2 personnes représentant les associations de pêche de la Drôme, le président de l’association PCSCP, 3 élus locaux EELV positionés contre ce projet ( 2 conseillers régionaux : Maryvonne Boileau et Jean-Marie CHOSSON ainsi que Madame la député Michèle BONNETON ).
La réunion a duré un peu moins d’une heure. Monsieur PICHOUD était assisté de deux fonctionnaires «  techniques  ».
Dès le début de la réunion, chacun a pu exprimer ses doléances. Monsieur PICHOUD a tenté de répondre à certaines et voici quelques sujets abordés :
Les pêcheurs ont reproché la consommation d’eau du Center Parcs, alors qu’on demande à tous, en particulier dans la Drôme de diminuer les consommations car les nappes sont déjà en déséquilibre quantitatif.
Un des techniciens assistant Monsieur PICHOUD s’est réfugié derrière des chiffres en disant que la consommation en plus ne représenterait que 1,6 % que ce qui est déjà consommé. ( Visiblement il ne voulait pas comprendre ce qui était reproché au Center Parcs à savoir que nous sommes dans une situation délicate au niveau de l’état des nappes, et qu’il faut plutôt chercher à diminuer pour l’avenir nos consommations plutôt que de se mettre un boulet au pied avec un projet aqualudique basé sur une grande consommation d’eau. )
Stéphane PERON a évoqué le cas des zones humides détruites ( 62 hectares ). Et qu’elles étaient compensées par la remise en état d’autres zones humides situées dans d’autres départements. Or ce système de compensation est une véritable arnaque intellectuelle puisqu’il suffit de trouver des endroits où l’homme détruit, pour que cela devienne profitable pour un projet ailleurs qui pourra détruire à nouveau sous prétexte de remettre en état ces zones abîmées.
Monsieur PICHOUD a parlé que c’était la loi.
Mr PERON a rappelé à Monsieur PICHOUD que ces mesures doivent être exceptionnelles .. Or elles sont appliquées sur un projet gigantesque, et surtout la LOI c’est d’éviter d’abord de détruire .. Or c’est sur toutes les zones humides impactées que vont s’effectuer les compensations.
Monsieur PICHOUD s’est alors réfugié derrière l’argument que cela sera débattu en enquête publique !!!
Jean-Marie CHOSSON a parlé du bois qui était utilisé pour la chaufferie bois et qu’il fait aujourd’hui en faire un usage plus durable … Là dessus il y a eu un échange assez flou avec Monsieur PICHOUD sans rentrer dans les chiffres …
Il a été rappelé que le Center Parcs de Moselle consommait pour sa chaufferie bois 5000 tonnes par an … C’est à dire entre 20 et 40 hectares de forêts.
Devant ce chiffre Monsieur PICHOUD a simplement répondu que c’était mieux que d’envoyer des touristes par avion à l’autre bout de la planète ( !! )
Madame BONNETON a parlé de l’argent public investi dans ce projet privé. Il a été ajouté également tous les frais liés à l’assainissement .. Monsieur PICHOUD a comparé ce projet à une entreprise qui s’installe dans une ZAC … Il lui a été rappelé que cela n’avait rien à voir car le projet était en pleine forêt à 27 km de la station d’épuration et que l’assainissement allait coà »ter une fortune !!
Il a été évoqué la situation de perte du groupe Pierre & Vacances-Center Parcs. Monsieur PICHOUD a balayé le sujet en disant que Pierre & Vacances traînait les casseroles d’un ancien modèle économique mais Center Parcs, n’était pas concerné. Il a évoqué qu’il ne fallait pas se préoccuper de l’avenir pour le groupe Pierre & Vacances.
En fait Monsieur PICHOUD, dès le départ a parlé de la manne des emplois. Stéphane PERON a donc posé la question si les emplois étaient en cohérence avec les demandeurs d’emplois locaux qui pour la plupart sont qualification. Car si on observe ce qui se passe dans le dernier Center Parcs en Moselle, ce sont des emplois à 240 euros par mois pour 9 heures de travail par semaine qui sont proposés pour les personnes sans qualification !!
Monsieur PICHOUD a alors répondu qu’il n’était pas certain de la véracité des chiffres annoncés ( Cela signifierait le Conseil Général ne connaît pas la nature des emplois réellement proposés ? et donc qu’il ne s’est pas renseigné sur ce qui se passe dans les autres Center Parcs ?? )
Madame BOILEAU a rappelé à Monsieur PICHOUD qu’aujourd’hui de nombreux citoyens ont de moins en moins confiance dans la sorte d’élus qu’ils incarnent. Monsieur PICHOUD semblait ne pas se sentir concerné.
Monsieur CHOSSON a fait allusion, en fin d’entretien et pour ne pas en rester là , pour rencontrer cette fois Monsieur VALLINI, le président du Conseil Général. Monsieur PICHOUD s’est dérobé en disant que le dossier était maintenant trop avancé pour cela avec un permis et une révision de PLU valides.
Au final, derrière une façade de pseudo écoute, aucune avancée n’a été obtenue sur le dossier. Cet échange a fait apparaître une obstination farouche, dogmatique à vouloir imposer ce projet en remettant en cause simplement des faits indiscutables.
Plusieurs doléances exprimées au début de l’entretien sont restées lettres mortes.
Pourquoi ne pas voir les choses comme elles sont réellement ? Monsieur PICHOUD nous a confié lors de l’entretien que la visite d’un Center Parcs l’a fait rêvé !! De voir un remplissage tout au long de l’année ( donc sans se poser de question sur la rentabilité ) par rapport à l’immobilier de montagne ( il est le président de la communauté de communes de l’Oisans ) sur lequel plâne le scandale des lits froids ( des constructions soutenue par des niches fiscales de l’Etat qui ne sont habitées que quelques semaines dans l’année ).
Et c’est ce beau rêve que nous cassons en dénonçant la vérité... une vérité bien triste où les chevaliers de l’emploi et du respect de la nature, qui font tant rêver cet élu, comme tant d’autres dans Jura ou en Saône et Loire, ne sont que des mirages.
Nous nous sommes quittés vers 18h00 pour rejoindre les manifestants à qui il a été fait un retour de cette réunion.
Vous pouvez retrouver d’autres photos de l’événement ici sur le site d’EELV : http://isere.eelv.fr/2014/03/26/retour-en-images-sur-la-manifestation-contre-le-projet-de-center-parcs-devant-le-conseil-general-de-lisecere/