Center Parcs : non au tourisme hors-sol, oui au développement local !
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Recalé par l’enquête publique, disqualifié par le conseil national de protection de la nature, le projet Center Parcs essaie de revenir par la fenêtre. Hier, le conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) lui a cependant donné un avis favorable.
« La composition du Coderst, majoritairement des élus et services du conseil général, laissait peu de doutes sur la décision qu’il prendrait, regrette Olivier Bertrand, conseiller général de l’Isère. C’est la première fois qu’un dossier passe devant ce conseil alors qu’il avait obtenu un avis négatif de la commission d’enquête publique.  »
Le site regroupe une zone Natura 2000 et deux zones d’intérêt écologique faunistique et floristique.
Il y a là un véritable paradoxe, selon Alain Chabrolle, vice-président du conseil régional de Rhône-Alpes délégué à la santé et à l’environnement : « Au moment où le conseil régional adopte un schéma de cohérence écologique, ce projet nous apparaît justement comme incohérent avec toutes les politiques en faveur de l’eau et de l’environnement. Au niveau du bassin Rhône-Méditerranée-Corse, il existe 94 zones de conflit d’usage de l’eau. Avec ce projet, les Chambaran deviendraient une zone de conflit d’usage de l’eau.  »
« Si on totalise l’argent public qui sera consacré à ce projet, entre les défiscalisations et les subventions sans condition des collectivités locales, on arrive à plus de 100 millions d’euros, calcule Olivier Bertrand, conseiller général de l’Isère. Soit un coà »t pour la collectivité autour de 300 000 euros par emploi créé. Sans compter que la majorité des 300 à 400 équivalents temps plein seront probablement des emplois précaires, peu qualifiés, à temps très partiel pour certains.  »
Face à ce modèle économique, EELV propose un autre modèle, comme l’explique Claude Comet, conseillère régionale EELV déléguée au tourisme et à la montagne. « Avec la même dépense d’argent public, il faut développer un tourisme qui irrigue en profondeur l’économie locale à travers l’hôtellerie indépendante et l’accueil à la ferme. Pour être durable, le tourisme local doit s’appuyer sur le patrimoine, la nature et l’histoire locale. Sans quoi il s’agit d’un tourisme hors-sol, qui n’est pas véritablement en prise avec l’économie d’un territoire.  »
« A tous les échelons, EELV s’est investi dans le combat contre center parcs et pour un développement global des territoires, en concertation avec les acteurs locaux. C’est pourquoi, militants des groupes locaux , élus du conseil général, conseil régional, députée nationale et députée européenne, tous poursuivront leurs actions jusqu’à l’abandon total de ce grand projet inutile.  », conclut Nadine Reux secrétaire départementale EELV de l’Isère.