Action de désobéissance civile dans les Chambaran
Ce mercredi 29 octobre 2014, nous sommes allé-e-s dans la forêt des Aveniéres pour marquer notre détermination à défendre cette forêt menacée par le projet de Center Parcs (92 ha défrichés et 31 ha imperméabilisés). Entre autres arguments, ce projet met en danger une zone humide protégée cruciale pour l’hydrologie de la région. Il détruit des habitats à haute valeur écologique pour au moins 17 espèces protégées en danger. Deux corridors biologiques de cervidés et de sangliers seront supprimés par une clôture de 2 mètres de haut. Il se réalise grâce à des subventions publiques (à hauteur d’au moins 30 millions d’euros). Des emplois sont promis mais ne seront probablement pas à la hauteur des attentes des habitant-e-s : 48 % des emplois seront du nettoyage, avec un temps moyen de moins de 12 heures par semaine (370 €/mois (Source : CGI)). Par ailleurs, Pierre et Vacances est une entreprise en mauvaise santé financière : ses pertes d’exploitations sont en augmentation depuis 3 ans (-27,4 M€ en 2012, -47,5 M€ en 2013, -107,9 M€ 1er semestre 2014), etc.
Les habitant-e-s n’ayant pas été écouté-e-s (cf. enquête publique Loi sur l’eau : sur les 727 observations recueillies, 60 % étaient défavorables au projet.) et les recours légaux ne permettant plus d’empêcher les travaux de commencer, nous ne voyons pas d’autre solutions que la désobéissance civile.
Sur place nous avons pu constater que les travaux de déboisement pour le Center Parcs avaient débutés : des arbres étaient marqués au fluo, des poteaux de géomètres délimitaient des espaces, et des grillages entouraient des zones. A peine dix jours après la vente du terrain par la commune de Roybon, Pierre et Vacances ne perd pas de temps.
Nous sommes entré-e-s dans la forêt en groupe d’une trentaine de personnes de tous âges et venant de la région, pour ralentir ces travaux en enlevant des piquets. Sur place, nous avons rencontré des vigiles et des ouvrier-e-s. Au bout d’une heure des gendarme-tte-s sont arrivé-e-s et nous ont demandé de quitter les lieux, après avoir tenté d’effectuer un contrôle d’identité.
Cette action s’inscrit dans une démarche de désobéissance civile non-violente, dans la bienveillance vis-à -vis des personnes (gendarme-tte-s et ouvrier-e-s notamment), ce qui n’enlève rien à notre détermination et fermeté vis-à -vis de ce projet.
Au final, les travaux ont bel et bien été ralentis grâce à cette action, et nous nous en réjouissons.
Nous n’en resterons pas là .