L’EDITO DU PRESIDENT : L’environnement, ça commence à bien faire... L’emploi aussi ?
Comment avons-nous pu en arriver là ? En 4 mois, nous sommes passés de l’euphorie du Grenelle de l’environnement et de la COP 21 à une relégation sans précédent des questions environnementales.
La région Rhône-Alpes était en pointe sur les questions environnementales et la démocratie participative. Le nouveau pouvoir exécutif régional, présidé par Laurent WAUQUIEZ, a tout balayé, d’un revers de main, faisant fi des aspirations progressistes et des politiques de concertation et de cohésion qui prévalent globalement dans les collectivités territoriales de son territoire, toutes tendances politiques confondues. Allant à rebours de 30 ans de coopération avec le Conseil Régional, quelle que soit sa couleur politique, l’exécutif régional actuel voudrait-il que seuls certains protagonistes, à savoir la FNSEA et les Fédérations de chasse, règnent désormais sans partage sur la nature ? L’Environnement et le développement durable sont-ils devenus accessoires ? Sous prétexte de priorité à l’emploi entend-on ? Mais qu’au service de l’’intérêt privé et des entreprises, fussent-elles aussi douteuses que Pierre et Vacances dans sa vision politique ? Mais que fait-on de la priorité à l’emploi concernant nos 108 salariés ?
Au-delà de la question du rôle que doit jouer une collectivité territoriale pour améliorer la santé et le cadre de vie de ses administrés et gérer au mieux l’intérêt collectif, les ressources naturelles, c’est la question de la place de la société civile et de la démocratie dans notre nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes qui est posée. Est-il acceptable que, dans une démocratie moderne, on tente de faire taire les citoyens regroupés en association en leur coupant les vivres ?
Les associations rendent un véritable service à la société, performant sur le plan économique, puisqu’il associe le travail bénévole et le travail salarié, permettant ainsi une réelle montée en compétences. La FRAPNA, qui existe depuis 45 ans et qui est reconnue d’UTILITE PUBLIQUE, assure de multiples missions d’intérêt général comme la participation à plus de 1 500 instances de décision par an (et l’étude des dossiers qui va avec !), la sensibilisation de plus de 250 000 personnes par an, l’envoi de centaines d’avis officiels en réponse aux consultations et enquêtes publiques, la réalisation de nombreux inventaires locaux de la biodiversité, outils précieux pour les projets d’urbanisme et d’aménagement du territoire.
En réduisant de moitié la commande du Conseil Régional à la FRAPNA, c’est le travail constructif d’appui technique au service de tous qui est visé par le pouvoir exécutif régional. Ce sont nos 108 salariés, dont les missions d’intérêt général sont directement menacées, et tout particulièrement ceux qui perdent et perdront leur emploi et qui seront atteints au plus profond d’eux-mêmes pour avoir donné tout leur cœur, non pas pour des intérêts particuliers mais au service de nos biens communs que sont le sol, l’air, le vivant, l’eau. Qu’ils soient assurés de tout le soutien qu’il est et sera possible de leur apporter.
Quant à ceux qui foulent au pied la démocratie en cherchant à faire taire les contre-pouvoirs, ils nous trouveront plus que jamais sur leur chemin.
Eric FERAILLE, Président de la FRAPNA Région
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