Le projet du groupe Pierre et Vacances de construire un Center Parcs dans le périmètre de Chambaran fait toujours souffler un vent de colère sur les écologistes. Une réunion publique co-organisé  » par la Frapna (défense de la faune et de la flore) et l’association Chambaran sans center parc (650 adhérents) à la salle St-Hippolyte à Romans vendredi soir, en témoigne.
Cette réunion en Drôme n’est pas due au hasard. Les militants argumentent de graves problèmes d’alimentation en eau pour nos deux rivières, l’Herbasse et la Galaure.
La bataille de l’eau s’intensifie
Ironie du sort, comme l’expliquera Jean-Marie Chausson, conseiller régional EELV, un des rares élus présents ce soir-là , le projet de Pierre et Vacances avait déjà reçu une fin de non-recevoir dans le nord- Drôme avant 2007. Accepté plus en amont dans le périmètre isérois, il renaît précisément là où l’Herbasse et la Galaure prennent leurs sources, sur le plateau de Chambaran.
Alimenter en eau un projet de 1021 cottages, un plan d’eau tropical fréquenté par 5000 personnes par jour va impacter directement les deux rivières ! 1 200 000 litres d’eau par jour seront nécessaires pour les besoins du site.
Depuis le début du projet les « antis  » ne désarment pas. Tous les recours judiciaires ont été employés, en vain. Leur colère s’est même accrue il y a un an, lorsque, Jérôme Cahuzac, alors ministre du budget, fait voter un amendement prolongeant la niche fiscale « Censi-Bouvard  » pour ce profil d’investisseur.
Des autorisations en cours d’instructions
La balle est actuellement dans le camp de l’état qui instruit « la loi sur l’eau  » nécessaire à ce type de projet. Une autre autorisation est attendue, celle de la destruction d’espèces protégées.
À ce jour, rien n’est signé, précisera Stéphane Peron, le président de l’association. Les investisseurs pré inscrits ont été remboursés, mais le permis de construire est valable jusqu’en 2015. D’où la mobilisation toujours très forte. Depuis, les associations de pêcheurs sont aussi montées au créneau, très inquiètes de l’avenir de l’aspect qualitatif et quantitatif du milieu aquatique. Car un autre sujet est developpé, celui de la pollution et du déversement des eaux usées du centre.
Ce soir-là , les militants ont donc parlé actions et même contreprojet. Ce à quoi, leur président réplique vouloir se concentrer sur la seule annulation de la destruction du site naturel.
Des actions à venir
Dans cette réunion drômoise, les porteurs du projet n’étaient pas là . Leurs arguments reposent sur la création de l’équivalent de 468 emplois à temps complet.
Un argument qui a été vite balayé par les militants, pour qui, un seul de ces emplois créés coà »terait 237.179 € à la collectivité dans ce montage très sophistiqué où TVA, spéculation, cours boursier sont évoqués.
Enfin, un autre point d’échauffement agace les militants, le positionnement approximatif à leur goà »t des élus Drômois jugés trop « sur leurs réserves  ». Entre emplois et préservation des ressources naturelles, sur un dossier très affairiste à la veille d’échéances électorales, l’on comprendra vite que le choix est cornélien.
D’ores et déjà , les militants annoncent une manifestation programmée pour le 21 mars 2014 à Grenoble.
Quelques chiffres
200ha dans la zone humide sur le plateau de Chambaran
1021 cottages
Fréquentations attendues 4500/5000 jour
Center Parcs , c’est 20 domaines de vacances répartis sur la France, la Belgique, les Pys BAS et l’Allemagne
Le projet se situe au niveau du bois des Avenières dans le massif forestier des Chambaran, sur la commune de Roybon (Isère). Son emprise est de 210 ha dont 87 % se situe sur le bassin versant de l’Herbasse, au niveau de sources alimentées par affleurement de la nappe, et 13 % se situe sur le bassin versant de la Galaure.