Après une longue guérilla procédurière, le préfet de l’Isère vient de donner un avis favorable pour la construction de 990 cottages et d’un complexe de loisirs aquatiques sur le territoire de la commune de Roybon. Pierre et Vacances, le promoteur lance les travaux. Mais les opposants ont encore quelques cartouches.
Avis favorable du préfet : les travaux du 6ème Center Parc français vont démarrer en Isère
Le premier Center Parc de la moitié sud de la France, verra-t-il le jour en 2017, en Rhône-Alpes ? Très précisément dix ans après le lancement du projet ? Ce n’est plus du tout exclu. On pensait le projet mort et enterré, vu la multiplicité des recours à l’encontre de ce projet d’ampleur prévu pour s’étendre sur 202 hectares au sein du bois des AvenieÌ€res, sur le le territoire de la commune iséroise de Roybon, à une centaine de kilomètres de Lyon et à une soixantaine de celle de Grenoble.
Création d’un millier d’emplois
Ce projet qui a l’appui de la municipalité de Roybon qui voit avec intérêt la création d’un millier d’emplois, mais aussi du Conseil général de l’Isère et du Conseil régional Rhône-Alpes, avait reçu, au printemps dernier un avis défavorable de la commission d’enquête mise sur pied au titre de la loi sur l’eau. Organisée du 14 avril au 28 mai 2014, l’enquête publique avait recueilli 727 observations, à 60 % défavorables au projet. Mais il ne s’agissait là que d’un avis consultatif, le préfet restant décisionnaire en dernière instance.
Or, Richard Samuel, préfet de l’Isère, vient de donner un avis favorable à ce projet au titre de la Loi sur l’eau, après avoir donné un deuxième avis favorable, au titre, cette fois, des espeÌ€ces proteÌ geÌ es. C’est clair, désormais, suite à ce double paraphe, le promoteur, Pierre et Vacances est autoriseÌ aÌ€ implanter son Center Parcs aÌ€ Roybon.
Démarrage quasi-immédiat des travaux
Le Groupe qui patiente depuis 2007 n’a pas l’intention de perdre du temps, comme l’a fait en son temps Jean-Michel Aulas pour un autre dossier sensible, lui aussi très attaqué, celui du Stade des Lumières, à Décines. Pierre et Vacances a annoncé son intention de débuter les travaux dès cette semaine.
Des travaux qui vont se dérouler en trois temps, à commencer par le défrichement du bois où va se déployer le nouvel équipement touristique. L’Institut natioÂnal de recherche archeÌ ologique (Inrap) reÌ alisera dans la foulée des fouilles sur la zone. Ce sera ensuite le temps du dessouchage : ces travaux vont durer jusqu’au deÌ but de l’eÌ teÌ 2015. Les travaux de voiries et reÌ seaux devraient ensuite prendre la suite au cours des mois de mai/juin 2015. La construction des 990 cottages annoncées, ainsi que celle des équipements ludiques et aquatiques devraient ensuite être engagée d’ici un an, à l’automne 2015.
Dans la foulée, en collaboration avec les partenaires locaux seront lancées les formations “meÌ tiers†et le recrutement des différents personnels pour, in fine, une ouverture escomptée du sixième Center Parc français et le premier de Rhône-Alpes au plus fort de la saison : à l’été 2017. Ceci dans le cadre du scénario idéal pour le promoteur Pierre et Vacances. Car les opposants du projet remontés contre la décision préfectorale et la volonté de Pierre et Vacances de démarrer illico les travaux, entendent ne pas lâcher prise.
Deux mois pour attaquer les arrêtés préfectoraux
Ils comptent bien attaquer les deux arreÌ‚ÂteÌ s preÌ fectoraux. « Nous avons deÌ jaÌ€ preÌ pareÌ les dossiers. Mais nous savons que PierÂre et Vacances veut aller viÂte. Malheureusement, nos recours prendront plusieurs mois avant d’eÌ‚tre traiteÌ s. Nous allons donc demander au juge des reÌ feÌ reÌ s de se prononcer sur une suspenÂsion des travaux. Et tout ceÂla, deÌ€s la semaine prochaiÂne...  », a expliqué la semaine dernière à notre confrère le Dauphiné Libéré, le président de l’association de défense, Stéphane Peron. La loi donne en effet deux mois de délai aux associations ou aux particuliers pour attaquer les deux arrêtés du préfet de l’Isère, au titre de la Loi sur l’eau et celle concernant les Espèces protégées.
Dernier baroud d’honneur ou relance de la guérilla juridique pour de longs mois encore ? Réponse d’ici la fin de l’année. Seule certitude, malgré tout : l’épilogue approche, et pour l’heure, c’est Pierre et Vacances qui reprend la main.