Ah, les aéroports, quelle réalisation épatante !! On peut goudronner des kilomètres de pistes, on peut bétonner des hectares entiers, construire de superbes bâtiments, des hangars, des ateliers, des halls, des salons, des galeries marchandes, des routes, des autoroutes, des tours de contrôle, des radiales, des tramways, accueillir des A 380 et autres bibendums des airs... Bref, on peut saccager des bocages entiers, virer quelques paysans mal embouchés et autres chevriers obsolètes, faire déblayer par les "forces de l’ordre" quelques écolos arnarcho-abrutis, amateurs de fadaises d’un autre siècle et de retour à la bougie.
L’aéroport, pour l’élu, c’est la marque de sa magnificence. Notre bon premier ministre y voit, sans aucun doute, la façon de laisser dans l’Histoire les traces de sa grandeur. Un peu comme la pyramide de Pei, celle de Khéops, ou les temples d’Angkor, l’esthétique en moins. Et tant pis si l’entreprise ne revêt aucune utilité, (Nantes possède déjà un aéroport), tant pis pour son coà »t démesuré, tant pis pour la nature et l’environnement...
A propos d’aéroport, en me promenant, je suis allé jusqu’à celui de Saint-Etienne de Saint-Geoirs. Très belle réalisation !! Au moment où Air France dégarnissait le tarmac de ses derniers aéroplanes, nos élus, plus inspirés que jamais, ne trouvèrent rien de mieux que d’ agrandir les locaux, destinés, désormais, aux "charters des neiges". On prétend, aujourd’hui, qu’une myriade d’avions vont transporter des milliers de passager vers... Nantes ou Bordeaux !! Et autant vers les stations de ski ! Mais pour l’instant, les parkings sont vides, désespérément vides, désertés par une clientèle qui préfère, et de loin, le TGV. Vision déprimante : on pourrait y tourner un épisode de Walking Dead...
Ces coà »teuses pitreries, (je pense aussi au stade de Grenoble), ne prouvent qu’une chose : obnubilés par une croissance utopique, l’Å“il rivé sur leur fantasme d’activité économique indéfinie, nos élus se trompent. Ils seront bientôt les seuls à ne pas s’en rendre compte, persuadés, sans doute, que leur qualité de notables les rend plus clairvoyants que les autres citoyens.
Tout cela fait penser au Center Parcs de Roybon. Mille "cottages" plantés au beau milieu des Chambaran, pour partie aux frais du contribuable, au détriment des nappes phréatiques et des rivières, sans respect pour les zones humides et la loi sur l’eau, une bulle "tropicale" (!!) chauffée, eau comprise, à 29 ou 30 degrés, des centaines de places de parking, des milliers de camions et de bagnoles encombrant les routes de nos campagnes pour... une poignée d’emplois sous payés. Quelles conséquences pour notre région, à part la destruction d’un espace naturel inestimable, à part la destruction de plusieurs dizaines d’espèces protégées ? Les centaines d’adhérents de l’association "Pour des Chambaran Sans Center Parcs", les milliers de signatures recueillies par sa pétition, n’y changent rien. A part prétendre qu’il s’agit d’une infime ( et donc méprisable) minorité, Messieurs VALLINI et BACHASSON persistent et signent.
D’aucuns disent que Notre Dame des Landes pourrait devenir le Larzac de Monsieur AIRAULT. En ce cas, le Center PARCS de Roybon, lui, pourrait bien devenir le Notre Dame des landes de Messieurs VALLINI et BACHASSON !!
Bernard KUNTZ
CHATTE