PCSCP
Pour les Chambaran Sauvegardés et les Communs Protégés

29 juillet 2010 : Courrier àla FRAPNA Isère de Mme PISTONE

par PCSCP Stéphane PERON.
Mis à jour le vendredi 24 septembre 2010

Monsieur ou Madame,

Sur votre site Internet, vous mettez en avant " le travail de négociation ardu et ingrat " que vous menez, " dans le cadre des mesures compensatoires ", aux dommages causés par l’implantation du Center Parcs de Roybon.

L’évocation même de compensations atteste de la nocivité de ce projet.

Comment, entre autres, la réhabilitation du Grand Albert dans les Bonnevaux, le reboisement de quelques hectares ici ou là, pourraient-ils compenser le pillage de l’eau dans la nappe phréatique de la Bièvre, le bétonnage de la campagne pour implanter des résidences de loisirs quand rivages et montagnes sont déjàdéfigurés par les promoteurs ?

Quels dédommagements pour les habitants de Roybon et des campagnes et villages environnants, face au bruit, àla pollution, aux risques d’accidents sur des routes inadaptées, causés par deux àtrois milliers de véhicules par semaine ?

Quelles compensations àla mort programmée d’une forêt de deux cents hectares et de la flore et de la faune qu’elle abrite ?
Peut-on accepter qu’une forêt, libre d‘accès depuis la fin du 13ème siècle, soit encerclée de clôtures pour le seul bénéfice de Pierre et Vacances et des spéculateurs qui y achèteront leur cottage ?

Dans votre courrier àMr Bigotte, commissaire enquêteur, vous êtes beaucoup plus circonspects. Je remarque cependant que, si comme beaucoup d’autres, vous êtes très attentifs aux zones humides, àla flore et àla faune, il n’y a aucune réserve concernant les habitants. Que ne sommes-nous des écrevisses àpattes blanches, nous serions infiniment mieux protégés !

« Â L’intérêt économique et social « Â aurait « Â prévalu « Â dans l’accord que vous apportez àCenter Parcs. Mais, ce me semble, les acteurs économiques et sociaux de la région grenobloise, et en particulier la chambre de commerce, étaient favorables àla roccade, or, cela n’a pas gêné votre contestation. Sans doute avez-vous eu raison. Pourquoi deux poids deux mesures ?

L’argent public ne pourrait-il pas être mieux utilisé que dans la construction de ce centre de vacances dont les bénéfices iront dans la poche de Pierre et Vacances ou des investisseurs immobiliers, pendant que les coà»ts seront pris en charge par la collectivité ? Ne vaudrait-il pas mieux encourager le tourisme àl’échelle humaine alors que que les pêcheurs du lac de Roybon voient les truites disparaître dans la vase qui encombre le fond et que les baigneurs se transformaient en petits hommes verts àcause des algues ?

Des lieux d’accueil pour les citadins ? pourquoi pas, mais pas mille cottages derrière des barrières, avec une " bulle " chauffée, air et eau, en permanence à29 degrés, des palmiers et autres arbres des forêts tropicales, un mépris total de la réalité qui amène àaménager une ferme àmontrer aux enfants, alors qu’il y en a encore des " vraies " dans les Chambarans.
Par ailleurs on manque de maisons de retraite, de lieux d’accueil pour les malades d’Alzheimer ou pour les enfants en difficultés. Ce serait de vrais emplois qui seraient ainsi créés tout en apportant un service au public.

Et si, au lieu d’essayer, douloureusement, de chercher d’impossibles compensations àun projet destructeur, vous reveniez àce qui était jusque làvotre objectif : la défense de la nature, de l’environnement, de la biodiversité ?
Vous demandez àchacun de devenir des « Â sentinelles de l’environnement « Â . J’ai essayé de jouer ce rôle, et, dans l’espoir que vous voudrez bien tenir compte de mes remarques, je vous prie d’agréer mes salutations.


Répondre à cet article

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?