Depuis le lancement du projet de Center Parcs dans les Chambaran, les élus locaux n’ont de cesse de nous répéter, et de nous vanter la création d’emploi qui découlera du projet se posant là en grand défenseur de l’emploi et de la solidarité.
Si cette attitude semble louable au premier abord, si on creuse un peu on se rend compte que les défenseurs de l’emploi d’aujourd’hui sont les créateurs de la précarité d’hier. « Emploi, Emploi, Emploi  » tels est le discours d’André Vallini, de Jean Pierre Barbier, d’Alain Cottalorda, et de Serge Perraud : on se croirait dans un remake de la Zizanie, et de la scène ou Louis de Funes présente son programme pour les élections « Mon programme en 3 points : premièrement le plein emploi, deuxièmement le plein emploi, troisièmement le plein emploi…  ». Sauf qu’il y a quand même des questions à se poser.
Sur la qualité des emplois et sur les conditions de travail dans les Center Parcs, sur Canal + Mr Peron indiquait la précarité des emplois proposés, Serge Perraud lui répondait alors qu’une personne qui travaillais à la cantine du village pourrait bien à la fin de son service aller au Center Parcs aller faire quelques heures de ménages… Ca me rappelle une discussion avec Mr Rambaud lors d’une réunion publique ou il me disait que les emplois seraient bien pour les femmes… Messieurs dormez tranquille, vos femmes iront travailler pour un salaire de misère et ne gagneront pas assez pour prendre leur autonomie.
En fait la question que ne se posent pas ces élus est : est ce que l’avenir de nos enfants passe par le cumul d’emplois précaires ou par des emplois qualifiés de proximité ?  » car limiter la création d’emploi à un chiffre d’emploi créé semble réducteur et sans objet. Sur les conditions de travail dans les Center Parcs et par déclinaison dans les autres établissements gérés par Pierre et Vacances. Le turnover est de 30% dans les center parcs, alors que la moyenne nationale est à 7%. Les grèves se succèdent dans les center parcs, le dernier mouvement social a eu lieu en octobre au Center Parcs de Chamouille.
Les emplois soutenus par les élus sont donc loin d’être le rêve de toute une vie, certes il s’agit là d’emplois non délocalisables mais néanmoins d’une qualité moindre et qui tout compte fait peuvent être sous traitable. Rien ne dit qu’un jour Pierre et Vacances ne demandera pas à une société extérieure de sous traiter son ménage pour une somme inférieur à ce que celui-ci coute. A charge au sous traitant avec les pressions qu’on connait de se débrouiller avec ce qu’on lui donnera pour mener à bien les taches qui lui seront confiées. Et qui veut le mieux peut le moins, a charge aussi pour le sous traitant de réduire les effectifs, puisqu’il n’aura plus assez pour payer le personnel. On peut dès aujourd’hui prendre le pari que les 468ETP promis par les élus, sera si le center parcs ouvre un jour revu à la baisse l’année suivante de sa création.
A chacun de ces élus aussi de faire leur autocritique, leur larmoyant « les personnes que je rencontre sur le terrain ne me parlent pas de zones humides mais d’emplois, tel que le disait Jean Pierre Barbier sur France 3 dans l’émission La voix est Libre, et d’autres élus avant lui  ». Alors plutôt que de nous faire son sketch à chaque fois qu’il passe dans les médias, il serait plus judicieux qu’il explique ce qu’il a fait pour l’emploi sur son secteur depuis le temps qu’il y est élu ? En effet le projet de Center Parcs a été lancé en 2007, depuis Mr Barbier à l’air d’attendre on se demande quoi d’ailleurs pour lancer une vraie politique locale en faveur de l’emploi. Par contre la fermeture des abattoirs de la Cote St André sont à mettre à son crédit, fermeture votée il est vrai par le conseil général… Résultat une vingtaine de personnes sur le carreau.
Et ce n’est qu’un début car ceux qui se plaignent de la violence des zadistes ne sont pas des saints non plus. Ainsi, en décembre 2013, c’est plus de 2000 grévistes de la fonction publique territoriale qui se présentaient devant le conseil général de l’Isère contre la suppression de 150 postes. Ce sont les matraques et les gaz lacrymogènes qui les ont accueillis. Le président de l’époque n’était autre qu’un certains André Vallini. Les 150 emplois devraient être supprimés l’année prochaine. Aux portes de de Bourgoin, c’est Alain Cottalorda qui est sur le front des destructions d’emplois avec lui aussi, la suppression de 100 emplois de fonctionnaire territorial. 20 auxquels on ajoute 100 et 150, on en est à 270 emplois de fonctionnaires détruit… Pas mal mais on est finalement loin des 468ETP prévu par Pierre et Vacances. C’est sans compter sur notre joker André Vallini qui d’un tour de manche va tout rééquilibrer : dans un article paru dans les Echos du 18 novembre celui-ci indique avoir supprimé 300 postes en Isère depuis 5ans…
On passe donc de 270 à 570 emplois détruits…
Pourquoi avoir supprimé ces 570 emplois ? Parce que l’argent public devient de plus en plus rare et qu’il faut faire des économies pour pouvoir continuer à investir pour le développement du territoire Isérois… On économise donc 6 millions d’euros en supprimant 150 emplois au conseil général. Et donc si on extrapole on obtient 22 millions d’euros pour 570 emplois…
22 millions d’euros pour financer quoi : des hébergements d’urgences, l’aide aux personnes âgées, aider les communes à financer la reforme des rythmes scolaires ? Pas du tout, il n’y a plus d’argent pour les services publics, il faut se serrer la ceinture.
Par contre pour les entreprises (Pierre et Vacances) qui viennent s’implanter en Isère et qui créent des emplois sous payés, a temps partiels dans des conditions délétères : pourquoi pas. Allez, on peut même leur donner 15 millions d’euros sans problème.
Les élus qui défendent les emplois précaires de Center parcs sont les mêmes qui détruisent l’emploi et les services publics Isérois.
Certains trouveront ça salutaire, moi je trouve ça schizophrène.
2 Messages