Le Conseil d’Etat a rendu sa décision relative au pourvoi formé contre le jugement du tribunal administratif de Grenoble du 23 décembre 2014. Rappelons, en premier lieu, que le juge des référés de Grenoble avait suspendu les autorisations relatives aux travaux du Center Parcs de Roybon, estimant qu’il existait un doute suffisament sérieux quant à la légalité des autorisations délivrées par le Prefet de l’Isère.
Cela étant, le Conseil d’Etat annule la décision du juge administratif grenoblois.
Que comprendre de cette décision ? Pas grand chose !
Que les chantres du projet se gargarisent de cette annulation n’occulte pas le fait que cette décision arrive bien bien tard ! Avançons même que le timing est mauvais.
En effet, a quoi sert une décision si tardive, sachant que le jugement au fond sera examiné le 2 juillet prochain ? Soit dans deux petites semaines ! Sans être mauvais joueur, nous pensons que le signe envoyé par le Conseil d’Etat dans cette décision est tout simplement une position de neutralité. Le Conseil semble souligner, par cette annulation sans conséquence, que les compteurs sont remis à zéro : un partout du côté des "pour" et, du côté des "contres" ; finalement, il semble indiquer clairemement qu’il s’en remet à la décision du tribunal administratif, lequel aura a examiner le volumineux dossier du projet.
De plus et, pour enfoncer le clou du propos, rappelons que la ministre Ségolène Royal a doublé la suspension accordée en décembre d’une "suspension politique" puisqu’elle a conditionné la poursuite du projet à la décision du tribunal administratif sur le fond. Autant dire que la décision prise par le Conseil d’Etat ne sert, dès lors, qu’à calmer momentanément les esprits... et permettre aux deux camps de fourbir leurs armes en vue du jugement prochain.
En dernier lieu, précisons que le chantier doit se dérouler en dehors de la période de nidification des oiseaux... Ce qui triple la suspension et reporte les éventuels travaux à l’automne prochain. Pas avant !
Source : Blog Mediapart