Lire l’article de Reporterre du 21 mars 2015
Extraits :
On y va fort avec ce titre : « Héros de notre temps  ». Mais face à l’opprobre que le gouvernement et la presse possédée par les intérêts financiers déversent sur ceux et celles qui s’opposent à la destruction du monde, il est opportun de le dire : oui, le mouvement des Zad est un enjeu crucial de l’époque, oui, le courage de s’opposer aux ravageurs est exemplaire. Deux semaines après l’expulsion de la Zad de Sivens, voilà ce que disent les zadistes.
On n’est pas surpris de les voir maintenant traîner autour des barons. Dans cette histoire, nous sommes moins une menace pour l’Etat que pour le système que protège le gouvernement, et qui inclut des gros lobbies, notamment agricoles. Là on attaque une véritable mafia qui est très bien enracinée, avec des élus un peu partout. Ils faisaient ce qu’ils voulaient jusqu’à présent, sans qu’il y ait de réelle opposition.
Pour nous, ça va bien au-delà car il s’agit d’une lutte contre l’incohérence écologique et contre la corruption. J’avais l’espoir que notre détermination permette aux gens d’ouvrir les yeux sur les collusions entre le pouvoir politique en place et les entreprises. Il faut vraiment que la décision soit reconsidérée, le projet repensé. Les porteurs de projet vont devoir tout reprendre depuis le début, l’enquête publique, les études et tout le reste. Je crois encore qu’il est possible que ce barrage ne voit jamais le jour, malgré les pressions de syndicats agricoles. Qui, pour certains, donnent l’impression d’être instrumentalisés.
Je considère qu’on est dans une forme de victoire puisque les buts et les méthodes employées par les politiques pour imposer leur projet ont été mises au grand jour, même si encore trop peu de gens s’en rendent compte. C’est symbolique ce qu’on fait ici : s’en prendre aux gros projets anti-démocratiques. Ce qui m’intéresse, c’est d’imaginer des infrastructures qui créent du social et de l’humain, mais pas de la croissance.
Et que l’on commence enfin à respecter nos ressources premières que sont l’eau, la terre et l’air. Il faut mettre la pression pour que justice soit faite. Justice à tous les niveaux : social, environnemental, humain et politique. Mon but est de continuer à lutter : on est en vie, on a des convictions, et notre combat est légitime !
Pierre : « Tout ça est un gros gâchis humain et environnemental depuis le début : on veut faire un lac là où il n’en faut pas, avec de l’argent public, dans un projet inutile d’un autre siècle.