PCSCP
Pour les Chambaran Sauvegardés et les Communs Protégés

3 mars 2015 - Camping de luxe dans des "Champs bons àrien"

par Expression personnelle.
Mis à jour le samedi 7 mars 2015

Le Center Parcs de Roybon.

Un projet contesté depuis le début,

Le jeudi 19 février sur Radio France Isère, le préfet se félicitait qu’il y ait eu concertation et discussion autour de ce projet de centre de vacances : il se trompe. A moins qu’il n’entende par concertation quelques échanges entre « Â hommes politiques  » qui se disent responsables, et le « fondateur, président-directeur général et principal actionnaire  » de Pierre et Vacances ? Peut-être ces rencontres se faisaient-elles dans les salons dorés de la préfecture ?

Seule l’enquête publique, au printemps 2014, a donné la parole aux habitants. Et encore très partiellement puisque ceux de la Drôme n’y étaient pas invités. Ce sont pourtant les plus concernés. Deux personnes sur trois ont refusé ce projet.
La commission d’enquête a considéré que la loi sur l’eau n’était pas respectée sur douze points d’une importance capitale. Comment un préfet peut-il passer outre la loi qu’il doit faire respecter ? Comment des élus peuvent-ils laisser croire que cette attitude est normale ? Comment peut-on laisser des entreprises engager des travaux illégaux ? Comment peut-on commencer le défrichage alors que de nombreux recours ont été déposés et que le résultat n’en est pas connu ? Vous avez dit démocratie ?

Il y a quelques semaines, des opposants àce projet touristique se sont installés àla Marquise, maison forestière inhabitée depuis longtemps, et qui allait justement être mise en vente. – vente bien opportune ! – Ils n’en avaient évidemment pas le droit. Ils viennent de l’Isère, de la région, de plus loin encore. On les appelle les « Â zadistes  » parce qu’ils se considèrent sur une zone àdéfendre. Le défrichage des Avenières avait commencé, ils l’ont interrompu. C’est après leur arrivée que la situation s’est particulièrement tendue. Ils sont qualifiés des tares les plus infamantes et les élus de l’Isère, - l’un d’eux particulièrement ! –, multiplient les interventions, souvent très violentes, pour qu’ils soient expulsés. Faut-il répéter, encore et toujours, que les travaux n’auraient jamais dà» commencer ? La ministre de l’écologie, Madame Ségolène Royal, a été nette sur ce point : il faut attendre l’étude des recours et leurs conclusions.

Qui a déjàcoà»té très cher !

Je n’avais jamais bien compris comment l’équipe municipale, de 2008 à2012, avait pu augmenter l’endettement de Roybon, de plus de 53/100. Quant au remboursement de cette dette, capital et intérêts, il faudrait plus de 49 ans pour y parvenir. Une paille !

L’interview du maire de la précédente équipe municipale, et encore conseiller général pour quelques jours, était édifiante. Dès qu’il a eu connaissance de l’éventualité d’une implantation d’un Center Parcs, ce banquier àla retraite a emprunté beaucoup, beaucoup d’argent : il fallait accueillir dignement Pierre et Vacances ! Le problème c’est que, pendant qu’on déroulait le tapis pour cette entreprise, rien n’était fait pour que le village vive mieux. Si, pardon : une école neuve a été construite et j’en avais, àl’époque, dit ma satisfaction. Mais peu de temps après, la municipalité laissait fermer le collège sous prétexte d’effectifs trop faibles !

Le maire actuel n’a pas fait pareil, on se demande en effet comment on pourrait accroître encore la dette ! Non, il a accepté de brader un terrain, qui deviendrait constructible, àun prix dérisoire.

Aucun organisme ne contrôle t’il les finances d’une commune ? Les élus peuvent-ils faire n’importe quoi ? Qui va payer ?

Par ailleurs, ces derniers temps, on a vu fleurir, par milliers, banderoles, affichettes et autres publicités pro Center Parcs. Ce n’est pas du travail d’amateur. Qui paie ? Les « Â responsables  » politiques grâce àleurs indemnités ? Le conseil général ? Les différentes mairies ? De toute façon il s’agit de l’argent du contribuable.

« Â Champs bons àrien  ». Vraiment ?

On entend régulièrement cette affirmation qui qualifie les Chambarans de « Â champs bons àrien  ». Sous l’Ancien Régime, les Roybonnais essayaient d’accréditer cette thèse pour des raisons « Â fiscales  » ! Mais pendant des siècles, les paysans des Chambarans ont travaillé, amendé, cultivé le sol pour y faire pousser les récoltes qui subviendraient àleurs besoins. On n’utilisait pas de tracteur : il n’y en avait pas. On n’irriguait pas, mais on cultivait les plantes en fonction de leurs besoins en eau. On n’avait pas besoin de cultiver de très grosses quantités pour les vendre puisque c’était avant tout une économie de subsistance. On cultivait ce dont on avait besoin…. Et on n’allait pas acheter son poulet au super marché ! Quel mépris du travail de ces Roybonnais que de laisser croire que les Chambarans ne sont bons que pour y implanter un « Â Tahiti de pacotille  » !

On connaît aujourd’hui la pression qui pèse sur les terres cultivables. « Â Selon le Syndicat des jeunes agriculteurs, ce sont 26 m2 de terres agricoles cultivables qui disparaissent en France chaque seconde. L’artificialisation des sols représente donc 820 millions de m2 de terres agricoles en moins chaque année.  », lit on sur Internet. Les Chambarans ne redeviendront-ils pas ces terrains àcultiver où les paysans empêcheront broussailles et genêts d’envahir prairies et cultures ?

Faut-il vraiment que tout soit « Â rentable  »Â ? Certainement pas ! La liberté, la gratuité, la flânerie sont des valeurs fondamentales et on ne nous fera pas croire que la société marchande nous apportera le bonheur.

N’oublions pas le chômage !

Je ne parle pas des emplois créés. Si l’on fait un calcul sérieux, entre les exonérations de charges pour les acheteurs, les subventions grassement accordées, les frais engagés, un emploi coà»terait des milliers d’euros. Et quels emplois ? Certains ne seront que de quelques heures par semaine, pour un salaire de misère. C’est ça la dignité du travailleur ? Plusieurs personnes que je connais ont dà» renoncer àleur emploi : horaires, éloignement, fatigue, stress, il valait mieux se contenter des indemnités de chômage.

Georges Orwell en 1933 disait déjà : « Â Dans la pratique, personne ne s’inquiète de savoir si le travail est utile ou inutile, productif ou parasite. Tout ce qu’on lui demande c’est de rapporter de l’argent  », pour rémunérer les actionnaires de Pierre et Vacances dans le cas de Roybon !

Les élections des 22 et 29 mars se préparent. On connaît déjàquelques candidats. Casquettes multiples. Rémunérations multiples ? Sans doute…. Est-ce bien normal ? Tel personnage politique de l’Isère, déclare deux millions huit cents mille euros d’assurances vie. Touchera t’il aussi puisqu’il se représente, son indemnité de conseiller général ?

Le groupe LVMH a distribué plus de 2 milliards d’euros àses actionnaires. Le nouveau patron d’un groupe pharmaceutique se voit gratifier de 4 millions d’euros àson arrivée. On pourrait multiplier les exemples. Il y a de l’argent en France. Pas pour tout le monde, pas pour les chômeurs. Ce n’est pas une raison pour que le chômage serve d’alibi àla destruction d’une forêt et de ses zones humides et àla transformation d’une région encore agréable en zone bétonnée comme on en connaît vraiment trop.

Décidément, les Avenières doivent rester ce qu’elles ont toujours été : une forêt libre et gratuite.

A Roybon le 3 mars 2015 ; Michelle Pistone.


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